Qui sommes nous...

Les trois Gros et Kiki le chien... Nous vivons à bord d'un voilier nommé Carpe Diem, et pour être à la hauteur de cette devise horacienne, nous partons à l'aventure et à la rencontre de la nature sauvage, des paysages uniques et bouleversants et des gens, dans toute leur diversité...

dimanche 17 juillet 2011

Bastia – Porto Vecchio ou comment poser son bateau dans le sable…

  Mercredi le 6 juin, 10h30. Après un approvisionnement en pain, en eau et quelques soins cosmétiques apportés au bateau (le lavage du pont s’imposait depuis longtemps), nous partons en direction du sud. Et comme d’habitude le vent nous souffle droit dans le nez…. Nous alternons alors la voile et le moteur sous un soleil estival et petit à petit nous nous mettons à l’évidence : vu le sale état de la coque du bateau (nous promenons avec nous tout un plateau de fruits de mer accrochés tels les poissons pilots à notre navire), Porto Vecchio devrait nous attendre au moins un jour de plus.
  Guidé par les infatigables questions de Julie : « On arrive quand Papa ? C’est bientôt ? C’est là qu’on va s’arrêter ? », Patrick décide de passer la nuit en face des plages de Campoloro.  Vu de la mer toute la cote est de la Corse est une grande et longue plage et nous avons pris le cap sur la plage de Moriani. Les marins avertis et débutants prenez bien la note de ce qui va suivre : il y a des hauts fonds là bas !!! Filant parallèlement à la cote à une vitesse heureusement réduite à cause d’objets naviguant de tout sort qui nous entourent (et dont on n’avait pas trop de confiance), pour la deuxième fois de sa vie Patrick a posé son bateau sur le fond. D’ailleurs, c’est bien inquiétant que les deux fois c’était en ma présence – apparemment je dois d’une façon ou d’une autre brouiller le sonar interne de mon capitaine préféré…. Ou seulement lui porter la poisse… En tout cas après des grands coups de moteur nous avons réussi de bouger le bateau, j’ai pris soin de bien guider Patrick à la vue : en évitant les tâches trop claires, bien évidemment peu profondes, au moins dans ma logique à moi. Mais quand nous nous sommes échoués pour la deuxième fois, j’ai du réviser ma technique et j’ai vite cherché une « ficelle avec un bout du plomb au bout » (c’est quoi déjà le nom scientifique de ce truc ?), et j’ai mesuré la profondeur à l’ancienne. Et là, quelle surprise : toutes les tâches sombres, pour moi bien profondes, était en fait couvertes de végétation et cachés à seulement 1.5-2 mètres sous la surface de l’eau. Par contre toutes les zones claires, sablonneuses, environnaient les 5-6m. Quelle confusion !
  Après cette correction apporté au système de guidage manuel, il a été bien plus facile de nous en sortir, et même, entre temps, de découvrir que le sondeur (le vrai), n’était pas en panne, comme nous avons pensés. Il affichait des tirets « ---- » parce qu’il n’y avait pas de fond…

  
Suite à cette aventure forte en émotions nous avons décidé d’aller mouiller bien plus loin de la plage,  et nous nous déplaçons vers le sud de Campoloro, en gardant bien nos distances avec les fonds. Le temps d’une mise à l’eau de zodiac et de son moteur, d’une courte promenade sur la plage et d’une baignade (pour Patrick une baignade bien professionnelle : avec le masque, le tuba, les palmes et une raclette pour soulager un peu notre pauvre hélice), il était déjà temps de diner et peu après toute la famille est descendu se coucher à l’intérieur. Sauf moi. Je ne sais pas vous, mais moi je préfère de me « cailler » dans le cockpit que de me tenir aux bords du lit pour de pas rouler de l’autre côté. Et cette nuit la houle été forte… Je n’ai pas fermé l’œil, dérangé sans arrêt par les drisses qui tapait contre le mât, et qu’il fallait border, par les fils électriques à l’intérieur du mât, que je n’ai pas pu border, et enfin par le pilote automatique qui sonnait de temps à autre pour des raisons inconnus…Il était bien avant 6h de matin, quand toute résignée je suis arrivé dans notre cabine. Patrick, bien reposé (c’est sûr, il avait le grand lit que pour lui), me laisse toute la place et démarre l’engin pour continuer notre descente vers le sud.


  Quand nous nous réveillons avec Julie vers 9h, nous sommes déjà bien avancés sur la route. Le travail sur la coque de la veille a bien porté ses fruits et nous avons gagné presque 1 nœud en vitesse.


Nous arrivons dans le golfe de Porto Vecchio au milieu de l’après-midi, et nous suivons la carte à la lettre. Même si le chenal pour entrer au port est très bien balisé, dans le golfe il y a un grand nombre des hautes fonds et des cailloux, pas toujours indiqués sur la surface. Nous naviguons doucement vers Stagnolo, la baie au fond du golfe (41°37,1’N ; 9°18,9’E) qui s’avère être un mouillage parfait (vu notre mouillage de la veille, il n’était pas difficile de trouver mieux, mais je vous assure que cet endroit là est idéal pour y jeter son ancre et passer une nuit tranquille).
  Les fonds sableux, l’eau turquise et peu profonde, que demander de plus…  Bon, peut-être un peu moins de toute sorte de bateaux d’école de voile, des planches à voile et autres, qui, en doutant de la maîtrise parfaite de leur utilisateurs, nous faisait sursauter à chaque fois qu’un de ces engins s’approchait dangereusement de nous. Mes craintes n’étaient pas complètement infondées, vu que le catamaran d’un ami de Patrick a eu un cat 27 carrément incrustée dans un de ses flotteurs. Mais ici apparemment les apprentis étaient bien suivis et arrivaient chaque fois à virer au dernier moment en changeant le cap vers un autre « malheureux » bateau mouillé dans la baie.
  Nous ne prenons pas beaucoup de temps à regarder ce spectacle car une superbe plage au sable blanc et complètement déserte nous interpelle de loin. Tous les quatre nous sautons dans le zodiac et nous nous laissons emporter par cette eau limpide et tellement peu profonde qu’il faut marcher plusieurs dizaines de mètres pour s’immerger – et même, pas totalement. Mais quel paradis pour Julie et Kiki. Cette première revoit ses acquis au niveau de la nage libre façon « petit chien » et s’initie tranquillement au « flottage » passive avec le masque et le tuba. La deuxième profite de ces faibles profondeurs pour partir à la chasse aux huitres, malheureusement mortes, qu’elle ramène toute fièrement sur la plage.

  
Mais le vrai chasseur c’est Patrick. Et liant le travail au plaisir, il part à la chasse aux bulots. Néanmoins, en oubliant (ah ces hommes…) que son short avait les poches sur les cotés, il fourre tous ces trésors carrément à l’intérieur de son maillot. Pas une bonne idée, vu les extrémités piquantes de ces mollusques. J’espère que cette petite dizaine d’escargots en valait la peine de trois jours d’irritation dans un endroit bien sensible…
  La nuit s’annonce bien tranquille, même si pour le moment un apprenti skieur (nautique) nous casse un peu les oreilles et fait bouger le bateau. Mais bientôt tout se tait et nous profitons de notre diner dans un calme absolue, sur une mer plate et éclairé par le brillant croissant de la lune (et par nos leds bien sûr)…

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