Qui sommes nous...

Les trois Gros et Kiki le chien... Nous vivons à bord d'un voilier nommé Carpe Diem, et pour être à la hauteur de cette devise horacienne, nous partons à l'aventure et à la rencontre de la nature sauvage, des paysages uniques et bouleversants et des gens, dans toute leur diversité...

jeudi 28 juillet 2011

Ponza – Ventotene – Ischia : des Pontines aux Napolitaines


6 h de matin. Le mouillage et la ville dorment encore après une nuit paisible et reposante. Tout est calme autour et il est presque barbare de rompre ce doux silence avec le bruit du moteur. Mais la route devant nous est encore longue et nos amis en Grèce nous attendent, alors on lève l’ancre de son nid douillet et on part vers l’Est, vers le soleil à peine levé…
Pas de vent et pas de vagues. Le bateau avance vite au moteur et bientôt les contours de Ventotene deviennent de plus en plus clairs. Nous n’avions pas prévus de faire une escale ici auparavant,  mais fascinés par le charme de Ponza, nous ne résistons pas à la soif de paysages de cet archipel.


Comme la carte de Patrick n’indiquait aucun mouillage dans les parages (nous découvrons après, que la grande partie des eaux autour fait partie d’une réserve naturelle stricte, sans droit de pêcher ni de jeter l’ancre), nous décidons de faire une halte au port. Assez grand et bien aseptisé, il ne ressemble en rien à celui de Ponza. Nous sommes en train de partager nos impressions à ce sujet, quand un sifflement en provenance du seul quai tout bétonné nous parvient. C’est un marin de la « capitainerie » (un bien grand mot pour une petite cabane avec un parasol et quelques chaises en plastique devant), qui nous montre une place et nous aide à l’amarrage de Carpe Diem. Il nous prête même une planche en bois, très semblable à la notre, en guise de passerelle. Un accueil génial, qui, malheureusement est bientôt brisé par un mauvais côté du port : les ferries. Le mouvement qui suit l’arrivée d’un de ces colosses est assez incroyable : on a l’impression d’être presque projetés sur le quai en emmêlant notre mât à celui du voisin au passage…
Il n’est pas question qu’on reste ici pour la nuit, mais de l’autre côté ce serait sympa de jeter au moins un coup d’œil sur le village. On décide que Patrick va diplomatiquement expliquer au maître de port qu’on voudrait s’arrêter juste pour une heure ou deux pour visiter ce magnifique endroit. Mais mon cher mari n’en fait qu’à sa tête : il revient après deux minutes tout content de lui et avec un sourire malicieux il m’explique, qu’il a ressorti encore ses boutons et son allergie pour convaincre les marins que notre escale est de nature « médicale ». Très ingénieuse son idée, je vous le dis…

Ce que mon époux n’a pas pris en compte dans ses calculs est le fait, que les marins, bien inquiets sur l’état de sa santé, ont appelé une ambulance qui nous guettait patiemment à la sortie du port… Sans trop de discussion les trois costauds embarquent Patrick en route pour l’hôpital. Un petit coup de clackson pour qu’on se pousse de son chemin, et les voilà partis. Par la vitre arrière j’aperçois la tête de Patrick et le petit signe qu’il me fait avec sa main…
Tout se passe tellement vite, qu’avec Julie, on reste toutes les deux avec nos bouches ouvertes de stupeur. « Maman, papa va revenir quand même, non ? » me demande Julie, en serrant ma main un peu plus fort. « Bien sûr ma chérie, bien sûr » - je lui réponds – « au moins je l’espère… ».


Ne sachant pas trop quoi faire, je décide de visiter le village. Juste derrière le nouveau port se trouve un tout mignon port de pêche et des voiliers qui osent la passe d’entrée : étroite et entourée de rochers. Des barques multicolores, des filets de pêche avec tout autre équipement, des petits restaurants et des magasins de produits locaux… c’est une miniature de Ponza avec un peu moins de touristes. J’ai un immense plaisir à photographier ce décor, quand de loin nous entendons les sons d’une musique gaie et entraînante. Julie me procède précipitamment pour ne rien rater du spectacle, et en haut du village nous découvrons un groupe de jeunes musiciens, tous souriants avec leurs instruments traditionnels. C’est un pur plaisir de les entendre exprimer leur joie de vivre, et Julie exprime le sien en valsant sur la ruelle rudement pavée.


De nouveau vers le port j’aperçois beaucoup des gens converger vers un gros trou noir derrière un joli restaurant : un tunnel. Nous décidons de l’explorer comme de grandes aventurières mais une fois dedans, j’entends Julie gémir : « Maman, donne-moi la main. Il fait trop noir ici, je ne vois rien du tout ». Ce vrai qu’il fait sombre mais de là à dire qu’on n’arrive pas à avancer… Je jette un coup d’œil sur ma fille et cela me suffit pour être sûr que la prochaine génération des « blondes » est prête pour prendre la relève : « Julie, enlève peut-être tes lunettes de soleil ? ». « Ah oui, ça va mieux comme ça. Merci maman ! »…
De l’autre côté du tunnel on découvre le paradis de tous les habitant de l’île : quelques 30 m2 du sable sur lequel on a planté quelques 400 parasols  - une plage italienne. Mais le plus intéressant de notre point de vue est qu’un peu plus loin vers le large j’aperçois plein de bateaux immobilisés : un mouillage.

J’ai hâte de partager ce scoop avec Patrick et comme par enchantement, en sortant du tunnel, un crissement des pneus nous fait sursauter : c’est l’ambulance et sa rigolote compagnie qui s’arrête, pour en faire débarquer mon époux, tout radieux. Il me voit et vient en courant : « t’aurais pas 10€ par hasard ? ». Je lui donne des sous en pensant que ça doivent être les frais de transport ou quelque chose comme ça, quand j’entends Patrick lancer : « Ouais, tenez les gars, pour un apéro… ». « Grazie » répondent-ils en chœur puis ils se serrent tous les mains comme des vieux copains. L’ambulance fait un demi-tour vertigineux (vu l’angle d’inclinaison de son axe principal) et repart avec un vrombissement de son petit moteur. Patrick le suit du regard avec un visage tout mélancolique. Je ne comprends rien me je commence à me faire des soucis: « Qu’est ce qu’ils t’on donné ? je demande, vraiment inquiète qu’on ai pu administrer des drogues au capitaine. « Encore une piqûre de cortisone dans les fesses » me répond-il et du coup je ne sais plus si c’est la piqûre ou la visite guidée de l’île dans une ambulance folle qui l’a mis dans cet état de Nirvana… Je me dépêche de lui montrer notre découverte et on décide de partir vers ce mouillage tout de suite.


En arrivant au port les marins de la capitainerie se lèvent pour demander à Patrick des nouvelles. Mon homme montre avec fierté qu’il a eu droit à une piqûre et les gens le tapent amicalement sur le dos, tous avec des grandes sourires… On dirait qu’une partie de la famille de Patrick, dont il ignorait l’existence, vient enfin le retrouver…Nous partons suivis par les signes de main amicaux en sachant qu’un jour on va revenir ici pour ressentir cette chaleur humaine et inconditionné. Nous allons sur la côte nord-est de l’île, juste entre Ventotene et Santo Stefano, l’île pénitentiaire (il y a encore 50 ans !). La seule bâtisse, une énorme prison, est à la fois fascinante et terrifiante. A son entrée, une inscription presque illisible : « Ici finit la justice des hommes, ici commence celle de Dieu »…





   Le mouillage est bondé, vu que c’est le seul endroit autour de l’île où on peut jeter l’ancre (même si les fonds sont complètement tapissés par les denses herbiers de posidonie), mais on se trouve une petite place au bord. Il n’est pas question de nous aventurer sur la plage. On profite plutôt du calme pour initier Julie à la nage avec une planche autour de Carpe Diem. Et Patrick comme d’habitude profite de la baignade pour apporter des touches cosmétiques au bateau. Cette fois c’est le tour de l’anode (qu’apparemment nous avons perdue au cours de notre stationnement paisible à port Fréjus). Après plusieurs plongeons en apnée, la visse est bien serrée et on peut partir. Direction : Ischia.
La navigation n’est pas toujours une partie de plaisir pour les tout-petits. A part les bandes de dauphins qui surgissent des fonds du grand bleu et animent joyeusement quelques instants, les enfants s’ennuient. Julie n’est pas différente et si on ne lui trouve pas très vite quelque chose à faire , c’est elle qui invente (et d’habitude on préfère d’éviter cela).
Comme la mer durant cette petite traversée était assez calme (houle modéré, ne pas confondre avec un calme plat), je lui propose de peindre nos coquillages, pour en faire de jolis colliers. De nature très enthousiaste Julie accepte cette proposition avec beaucoup de joie et elle m’arrache presque des mains les flacons de la peinture nacrée de différents couleurs. Avant que je puisse préparer le « champ de travail » et couvrir la table du cockpit, une grande partie de contenu du flacon rouge se trouve dispersé sur le T-shirt blanc de ma fille. Pas de panique. Je lui enlève le vêtement taché et je pars le laver vite fait. De mon retour, c’est le petit short qui est victime d’un accident avec la couleur verte cette fois. Je laisse Julie continuer en culotte et je redescends à nouveau dans la salle de bains. Pendant quelques instants tranquilles je réussis de peindre un coquillage (Julie est déjà à son sixième) quand une vague renverse le flacon bleu… sur la culotte de Julie. C’est un signe : fini l’atelier artistique pour aujourd’hui. On commence à débarrasser et ranger tout le matériel quand un bateau italien nous faits chavirer le flacon rouge qui coule à nouveau : cette fois ci sur la table en teck… Je me précipite pour tout nettoyer et je réussis à enlever la couleur rouge, mais par endroits notre table brille maintenant d’un éclat nacré…
Après cette aventure nous avons constatés, que les jeux de société représentent beaucoup moins de risques pour tout le monde et nous nous plongeons dans le monde passionnant du jeu de l’oie.

Et là, avec la plus grande stupeur et effroi, nous nous rendons compte que notre Julie, adorable petit ange, notre rayon de soleil tout gentil et innocent, triche, et cela sans cligner même des yeux… Sans trembler sa petite main tourne rapidement le dé, pour qu’il affiche le nombre qui va bien. Ou sa douce voix continue à compter mais le pion, lui ne bouge plus, attendant la récompense de la case gagnante… Le pire survient quand même quand elle joue juste avec son papa : en sachant que c’est toujours moi qui lis attentivement les notices, elle change les règles de jeu au fur et à mesure comme bon lui semble en prétendant que c’est moi qui lui ai appris cela… Une longue discussion remédie temporairement à cette fâcheuse habitude mais nous n’allons sûrement pas l’emmener au casino pendant des longues, longues années.




La navigation se poursuit dans un calme idyllique quand d’un seul coup un son strident nous soulève de nos sièges : on a une touche ! La canne à pêche tremble toute excité et nous avec elle. Est-ce un thon au bout de cette ligne, et une promesse d’un délicieux carpaccio pour ce soir, ou un poisson surprise, qu’on va griller aux herbes de Provence ? Patrick en ferveur d’action crie : « Vite ! Passe-moi le crochet ! Vite, c’est un gros ! ». L’émotion et suspense deviennent presque palpables. On décompte les mètres qui nous séparent du petit avion, juste avant le leurre et on commence petit à petit apercevoir des reflets claires dans l’eau. Un peu longs ces reflets… un serpent de mer ? (encore ?). Le mystère s’éclaircie quand la bobine s’arrête : pas de carpaccio ce soir, à moins de cuisiner un énorme bout de scotch en plastique… Le mouillage d’Ischia est déjà tout près et on distingue bien les lumières de son port.  Julie les regarde avec mélancolie : « On peut aller manger les frites ce soir ? »…



1 commentaire:

  1. hehe Wy to dopiero macie przygody :)))))) zdjecia cudne
    ucaluj mala blondynke :)

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