Qui sommes nous...

Les trois Gros et Kiki le chien... Nous vivons à bord d'un voilier nommé Carpe Diem, et pour être à la hauteur de cette devise horacienne, nous partons à l'aventure et à la rencontre de la nature sauvage, des paysages uniques et bouleversants et des gens, dans toute leur diversité...

lundi 4 juillet 2011

Le mouillage le plus tranquille au monde…

  Il y a des jours quand, peu importe nos efforts, rien ne va comme il faut. Il est vrai qu’à nous, ça nous arrive assez souvent, mais là, les événements nous ont bien dépassés. Nous étions censés partir de Port Fréjus vers midi pour passer la soirée et la nuit au mouillage devant l’entre du port, mais apparemment la poisse nous a pris pour cible dès le matin….
  On ne va pas prétendre que le bateau était tout à fait prêt ce matin là, mais en se levant à 5h (moi, plus modérément, à 6h moins quart), nous avons eu une ultime conviction de rattraper le retard de 5 jours des apéros en honneur de notre départ. Nous ne nous plaignons pas : ces délicieux moments, passés avec les deux Oliviers, Blanche,  Véronique, Jo et Tom, pleins d’histoires très rigolos (les démâtages, pannes de moteur, déchirures des voiles, etc.), nous ont permis d’appréhender avec beaucoup d’optimisme nos futures aventures.
  Mais à part ces instants de détente, nous avons quand même pas mal travaillés, surtout Patrick. Après des innombrables coups de téléphone en Angleterre, il a réussi de convaincre une gentille petite dame, de lui envoyer en express un autre élément de la barre (après les roulements), détectés par Olivier comme défectueux : les rotules. Je pense que je n’arriverai jamais à comprendre l’émerveillement des hommes autour d’une petite pièce de métal et nylon, et en les voyant tous les deux tourner ces petits éléments dans tous les sens avec un œil brillant, je du admettre que monsieur Gray a eu raison : « Les hommes viennent de Mars et les femmes de Venus »… 
  Pour ma part dans les préparatifs, j’ai collé un petit logo sympathique sur la plage arrière, fraichement peinte et brillante, et j’ai aidé Patrick dans l’installation de la nouvelle survie dans le coffre de la plage arrière. C’est marrant, parce qu’on dépense vraiment beaucoup d’argent pour quelque chose dont on rêve de ne jamais s’en servir : en fait moins on la voit, mieux on se porte… Quand je me rappelle toutes ces histoires sordides : des plaisanciers qui, en pensant que leur bateau allait couler, se sont abrités dans leur survie. Le bateau a été retrouvé en plein forme dès lendemain, mais pour son équipage, retrouvé une dizaine des jours d’après, il était déjà trop tard… Ou une autre histoire, vécue par nos amis : par accident, la survie positionnée dans un panier à l’arrière du bateau, s’est décroché en sautant sur une vague, et a été tirée par le tender sur plusieurs centaines de mètres, avant que son équipage arrive à la hisser, toujours par le déclencheur, à bord. Elle ne se jamais ouverte. Mais le pire est arrivé après, quand nos amis, furieux de ce fonctionnement défectueux de la survie, l’ont fourré dans le coffre de leur voiture. Après avoir claqué la porte ils ont entendus un grand bouuuum, et à partir de là, plus possible d’ouvrir le coffre, entièrement remplie par la survie déployée. Pas étonnant que ma confiance dans ce type d’équipement a bien diminué après cet incident : s’il faut de telles conditions particulières pour que la survie marche… il faudrait équiper nos bateaux en coffres de voitures…
  Mais revenons à nos préparatifs. Comme dit Tom, notre ami écossais, « Normalement les bateaux vieillissent d’une année à l’autre. Le votre semble rajeunir… ». « Oui » ai-je répondu, « parce-que le notre est né déjà vieux »… C’est vrai, que l’imagination de Patrick n’a pas de limites quand il s’agit des améliorations sérieuses et des gadgets, qui soi-disant vont faciliter notre vie à bord et notre navigation. Et dans cet esprit Patrick a décidé cette dernière semaine avant partir, d’installer des leds sur les barres de flèches (pour ceux qui ne sont pas tout à fait familiers avec la terminologie technique, plein de mystères pour moi aussi, ce sont des barres latérales sur le mat, qui lui font ressembler à un sapin de Noël). Le seul problème avec cette idée géniale du l’éclairage économique la nuit, était, qu’on ne pouvait pas l’installer à distance. Il fallait que quelqu’un (à priori moi) grimpe en haut du mat pour effectuer ce travail délicat.
  Normalement, je n’avais aucun à priori et même, c’était avec un certain plaisir que j’admirais le monde de 18 mètres de haut. Sauf que l’hiver dernier, en essayant de décorer notre demeure avec des lampes de Noël, j’ai vécu une expérience plutôt pas sympa, d’être passé à travers mon harnais de sécurité, à cause de la fermeture d’une sangle, qui a décidé de se casser à un mètre du sol. Heureusement la chute n’était pas vertigineuse, mais elle a complètement suffit de me soigner de ma passion de la hauteur. Même les explications de Patrick, qui cette fois a acheté un vrai baudrier de montagne, n’ont pas suffit à me convaincre. Par chance Olivier « Cocos » a proposé de me remplacer dans cette tâche, et quand j’ai vu Patrick installer sur lui ces quelques ficelles qu’il appelait  fièrement un baudrier, je n’ai sûrement pas regretté ma décision. Pas seulement que ces images étaient d’une nature plutôt douteuse (comme vous pouvez le constater), mais les sangles paressaient vraiment pas assez solides pour soutenir le poids d’un homme. Malgré mes efforts je n’ai pas évité de faire « ma blonde » quand Olivier m’a demandé le poids supporté par ce dispositif du « grimpage », et moi, avec plus grand effroi, j’ai crié « 600 grammes !!! Patrick qu’est-ce que tu as acheté ?!! ». « C’est le poids du baudrier » - a répondu calmement mon mari, habitué aux « court jus » dans mon raisonnement. Bref, nous avons hissés Olivier en haut, et le soir, pendant un apéro bien mérité, nous admirions les étincelles de lumière, brillant dans la nuit.
  Mais tout ça, c’était avant ce fameux vendredi de notre départ. Le plan était assez simple : on ramène Julie à école, ensuite vite fait au garage pour nous débarrasser de derniers éléments indésirables à bord, et on file faire les courses. Fastoche ! A 11 heures on devait être prêts… Sauf que déjà au départ nous n’avons pas prévu quelques détails, comme mon vélo par exemple. Patrick a essayé vainement de le fourrer dans le coffre de notre Swift, mais fait à l’évidence, j’ai décidé de pédaler jusqu’au garage pour faire avancer les choses. Je ne les ai pas avancées du tout, et même tout au contraire : pas trop forte en cyclisme j’ai passé une heure en essayant de trouver le chemin le plus plat possible pour accéder au Lagon Bleu (située au sommet d’une colline). Enfin, au bout de forces, j’ai demandé les policiers sur un rond-point si je pouvais prendre un raccourci en sens interdit et le plus étonnant est qu’ils mon dit oui… Néanmoins plus court ne veut pas forcement dire plus facile, et quand enfin je suis arrivé au garage j’étais au bout des forces. Et la journée commençait seulement. Ensuite, pour la deuxième fois de la journée nous avons constaté que Suzuki ne fait pas de voitures extensibles : en mettant le spi et le carton de l’ordi dans notre véhicule, il ne restait pas un cm carré pour nos courses… du coup il fallait revenir au port, décharger et partir à nouveau… Déjà 10h30 mais ce n’est pas grave, on reste optimistes. A ce moment la gentille dame qui nous loue son garage nous appelle pour fixer le rdv, forcement le jour même, vu qu’après on ne serait plus là. Un petit détour d’une demi-heure et nous filons vers Leclerc… Bien évidemment nous avons pensés à plusieurs bag in box de rosé, de la bière, et toutes autres sortes de boissons alcoolisés ou non, mais à la fin nous avons oublié l’essentiel pour une Polonaise : les patates ! De retour au port vers une heure de l’après-midi, je savais déjà que ce serait difficile : les mauvaises surprises se sont enchaînées, les unes après les autres, et l’apogée est venu au moment du démarrage du moteur… qui est resté silencieux. Il ne nous manquait que ça. Heureusement notre ange gardien des affaires techniques passait par là, et a serré quelques cosses du démarreur. Patrick a résolument proposé à Olivier de partir avec nous, au cas où…, mais malheureusement son planning était trop chargé ces prochaines semaines…
  Bref, à 20 h, toujours au quai en train de limer la pointe de la hampe du drapeau, qui ne voulait pas entrer dans sans support, Patrick a décidé : on reste ici pour la nuit. Et c’était mieux comme ça : notre dernière nuit avant l’aventure, nous avons passé paisiblement entourés de nos copains, au mouillage le plus tranquille du monde…

2 commentaires:

  1. Superbe le logo Carpe Diem!!!!
    Nous suivons vos pérégrinations avec joie et attendons impatiemment la suite...
    Bisous à vous 4 cher équipage de Carpe Diem

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